11-01-2015, 08:33 PM
Ahhh, plus ça change, non?
Deux suicides de commissaire en deux ans
Franck Lagier | 09 Janv. 2015, 07h00 | MAJ : 09 Janv. 2015, 04h0
Le numéro 2 du service régional de la police judiciaire de la Haute-Vienne s'est donné la mort dans la nuit de mercredi à jeudi au commissariat. (©PhotoPQR/«Populaire du Centre»/Thomas Jouhannaud.)
L'onde de choc qui frappe la police depuis deux jours a atteint un retentissement sans pareil à Limoges. Helric Fredou, 44 ans, numéro 2 du service régional de la police judiciaire de la Haute-Vienne, s'est donné la mort dans la nuit de mercredi à jeudi au commissariat.
Il a utilisé son arme de service, un SIG-Sauer, pour se tirer une balle en pleine tête.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, le responsable a envoyé un groupe d'enquêteurs à Châteauroux (Indre) pour effectuer des vérifications dans le cadre de l'enquête sur l'attentat à « Charlie Hebdo ». Il a attendu le retour de son équipe pour un débriefing. Ce n'est qu'après qu'il s'est donné la mort, aux alentours de 1 heure du matin. Hier, une autopsie a été pratiquée au CHU de Limoges, confirmant le suicide du directeur adjoint.
Le directeur adjoint de la PJ, âgé de 44 ans, avait commencé sa carrière à Versailles et avait ensuite exercé un poste à responsabilité à Limoges, en tant que chef de la sûreté départementale. Il avait à cette époque connu un épisode de sévère dépression.
Son arme de service lui avait d'ailleurs été retirée pour éviter un passage à l'acte. Parti à Cherbourg, dans la Manche, de 2010 à 2012 comme commissaire central, ce Limougeaud d'origine était ensuite revenu dans la capitale limousine, mais à la PJ cette fois.
Même poste, même âge
Les enquêteurs de la PJ sont sidérés par cette nouvelle, leur commissariat ayant connu un épisode strictement identique il y a un peu plus d'un an, en novembre 2013. Le numéro 3 de la PJ, lui aussi âgé de 44 ans, s'était assis à son bureau et s'était tiré une balle dans la tête. Ce père de famille avait laissé une lettre où il disait « ne pas [se] sentir à la hauteur de [ses] fonctions ». C'était à l'époque Helric Fredou qui avait découvert son collègue décédé. Des enquêteurs du SRPJ avaient il y a deux ans évoqué, en off, une ambiance « exécrable » et des « difficultés profondes avec la hiérarchie ». Mais l'enquête s'était arrêtée là . Le parquet de Limoges avait conclu à un suicide sans lien direct avec le travail. Contrairement à son collègue, Helric Fredou n'a pas laissé de lettre expliquant son geste. Pascal Cayla, représentant du syndicat Alliance, a reconnu que tout le monde « était abattu » au commissariat : « C'était quelqu'un de très humain et proche des gens. »
Deux suicides de commissaire en deux ans
Franck Lagier | 09 Janv. 2015, 07h00 | MAJ : 09 Janv. 2015, 04h0
Le numéro 2 du service régional de la police judiciaire de la Haute-Vienne s'est donné la mort dans la nuit de mercredi à jeudi au commissariat. (©PhotoPQR/«Populaire du Centre»/Thomas Jouhannaud.)
L'onde de choc qui frappe la police depuis deux jours a atteint un retentissement sans pareil à Limoges. Helric Fredou, 44 ans, numéro 2 du service régional de la police judiciaire de la Haute-Vienne, s'est donné la mort dans la nuit de mercredi à jeudi au commissariat.
Il a utilisé son arme de service, un SIG-Sauer, pour se tirer une balle en pleine tête.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, le responsable a envoyé un groupe d'enquêteurs à Châteauroux (Indre) pour effectuer des vérifications dans le cadre de l'enquête sur l'attentat à « Charlie Hebdo ». Il a attendu le retour de son équipe pour un débriefing. Ce n'est qu'après qu'il s'est donné la mort, aux alentours de 1 heure du matin. Hier, une autopsie a été pratiquée au CHU de Limoges, confirmant le suicide du directeur adjoint.
Le directeur adjoint de la PJ, âgé de 44 ans, avait commencé sa carrière à Versailles et avait ensuite exercé un poste à responsabilité à Limoges, en tant que chef de la sûreté départementale. Il avait à cette époque connu un épisode de sévère dépression.
Son arme de service lui avait d'ailleurs été retirée pour éviter un passage à l'acte. Parti à Cherbourg, dans la Manche, de 2010 à 2012 comme commissaire central, ce Limougeaud d'origine était ensuite revenu dans la capitale limousine, mais à la PJ cette fois.
Même poste, même âge
Les enquêteurs de la PJ sont sidérés par cette nouvelle, leur commissariat ayant connu un épisode strictement identique il y a un peu plus d'un an, en novembre 2013. Le numéro 3 de la PJ, lui aussi âgé de 44 ans, s'était assis à son bureau et s'était tiré une balle dans la tête. Ce père de famille avait laissé une lettre où il disait « ne pas [se] sentir à la hauteur de [ses] fonctions ». C'était à l'époque Helric Fredou qui avait découvert son collègue décédé. Des enquêteurs du SRPJ avaient il y a deux ans évoqué, en off, une ambiance « exécrable » et des « difficultés profondes avec la hiérarchie ». Mais l'enquête s'était arrêtée là . Le parquet de Limoges avait conclu à un suicide sans lien direct avec le travail. Contrairement à son collègue, Helric Fredou n'a pas laissé de lettre expliquant son geste. Pascal Cayla, représentant du syndicat Alliance, a reconnu que tout le monde « était abattu » au commissariat : « C'était quelqu'un de très humain et proche des gens. »
“The most difficult subjects can be explained to the most slow-witted man if he has not formed any idea of them already; but the simplest thing cannot be made clear to the most intelligent man if he is firmly persuaded that he knows already, without a shadow of doubt, what is laid before him.â€
― Leo Tolstoy,
― Leo Tolstoy,